La psychothérapie : un meilleur accès pour tous par des services assurés

Préambule

La révision des façons de faire qui est au coeur des démarches gouvernementales de révision des programmes et d’optimisation des ressources doit s’appliquer aux services de santé. Ce mémoire porte sur les services pour les personnes souffrant de troubles mentaux, et en particulier les services de psychothérapie pour les personnes souffrant de troubles mentaux courants.

Près d’une personne sur cinq est atteinte de troubles mentaux. Parmi ceux-ci, les troubles anxieux touchent 10 % de la population tandis que la dépression touche 5 % de la population. Pour le Québec,ces troubles anxio-dépressifs touchent plus de 1 M de personnes de 12 ans et plus1.

Les connaissances en santé mentale confirment que les services psychosociaux représentent une partie importante des besoins des personnes souffrant de troubles mentaux. Pourtant, les traitements médicamenteux sont encore souvent la seule option que sont en mesure de proposer les omnipraticiens aux personnes en détresse psychologique qui se présentent à leur clinique, faute d’accès pour un nombre important de personnes aux services de psychothérapie.

Le Commissaire à la santé et au bien-être du Québec (CSBE) a traité de la question d’accès aux services de psychothérapie dans son rapport sur les services de santé mentale, publié en décembre 2012. Suivant le dépôt de ce rapport, le ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque a donné le mandat à l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) d’effectuer une étude sur la faisabilité d’inclure les services de psychothérapie dans les services assurés.

Le Collectif pour l’accès à la psychothérapie (CAP) s’intéresse, comme son nom l’indique, à la recommandation émise par le CSBE pour que les services de psychothérapie fassent partie du panier de services assurés. Des services assurés en psychothérapie permettront un accès accru pour la population québécoise, donc une réponse importante et efficace aux besoins non comblés. Pour le CAP, cette recommandation est cohérente avec les objectifs ministériels en matière de développement de services en 1re ligne, de dépistage et d’intervention précoces des troubles mentaux auprès des jeunes, de rétablissement et de lutte contre la stigmatisation et la discrimination envers les personnes souffrant de problèmes de santé mentale. De plus, elle s’inscrit dans les grands principes d’un système de santé et des soins de santé efficaces, entre autres : l’accès équitable, la pertinence des traitements et l’optimisation des ressources.

D’autres pays ont implanté des programmes d’accès aux services de psychothérapie. Leurs expériences témoignent des coûts-bénéfices pour le système de santé et la société. Le Québec peut et doit faire le même. Le système de santé québécois a tous les atouts nécessaires pour répondre aux besoins de la population en matière de services de psychothérapie. Nous bénéficions d’un réseau de santé axé sur l’accès aux services en 1re ligne, de modèles de soins partagés, d’un nombre important de psychologues et d’autres professionnels habilités à fournir des services de psychothérapie et d’un encadrement législatif régissant l’exercice de la psychothérapie.

Dans ce document, en plus de demandes et de recommandations spécifiques, le CAP présente des éléments permettant d’apprécier :

  • l’importance des besoins non comblés en services de psychothérapie;
  • l’importance des coûts associés à l’absentéisme liée aux troubles mentaux courants;
  • des facteurs venant influer positivement sur la faisabilité d’implantation de ces services au Québec.
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